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Le Pays Basque
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L'économie du Pays Basque Nord :

Une coopération transfrontalière en constante accélération

Cette page est un résumé d'une série d'articles parus dans les Echos du 25/10/1999.


Du fait d'origine et de culture communes, les relations économiques de part et d'autre de la frontière sont anciennes. Et, même si la dictature franquiste les avaient quelque peu distandus, le retour de la démocratie et l'entrée de l'Espagne dans l'Union Européenne les ont redynamisées. La coopération économique entre les deux parties du Pays Basque a franchi un nouveau pas avec la signature du traité de Bayonne, le 10 mars 1995. Les gouvernements français et espagnols y reconnaissaient aux communes le droit de participer directement à des structures de coopération existantes chez le voisin, de créer des syndicats de communes ou des sociétés d'économie mixte. C'est ce qu'ont fait les villes frontalières de Hendaye, Irun et Fontarrabie en s'associant dans un consorcio (équivalent espagnol de la société d'économie mixte).

De la même manière, les communes françaises et espagnoles situées entre Bayonne et San Sebastian se sont réunies au sein de l'Eurocité basque Bayonne-San Sebastian. Jour après jour se constitue ainsi une agglomération quasi-continue de Bayonne à San Sebastian, qui abritait plus de 600 000 habitants en 1999, et où résident 80% des habitants du Pays Basque nord. L'Eurocité est le cadre qui leur permet de conjuguer leurs efforts pour résoudre leurs problèmes communs :
la gestion du trafic international. De part sa position géographique, l'axe Bayonne-San Sebastian est un lieu de transit essentiel du trafic entre l'Europe du Nord et la péninsule ibérique. Le transit a ainsi été multiplié par 3.5 en 10 ans, amenant au Pays Basque une concentration croissante de poids lourds. Et les besoins locaux en équipements et en infrastructures sont parfois contradictoires avec ceux nécessaires au trafic international. Ainsi, les tentatives locales destinées à fluidifier le trafic par la mise en place du transport combiné rail-route n'ont jamais abouti. Et aucune coopération entre les ports de Bayonne et de Pasajes ou entre les aéroports de Biarritz et Fontarrabie n'a été établie. Seules ont abouti les coopérations mises en place entre la SNCF d'une part, les chemins de fer basques pour le transport des passagers et la RENFE (création d'un centre de commandement commun, basé à Irun, pour gérer le transit de marchandises) d'autre part.
aménagement du territoire. Chaque été, les services publics de la Côte basque doivent faire face à un afflux touristique qui décuple sa population. Entre 1990 et 1999, la population du Pays Basque Nord a augmenté de 12182 personnes, passant à 261823. Cette progression s'est principalement faite au profit de la côte : la conurbation Bayonne-Anglet-Biarritz est ainsi passée à 175 000 habitants, soit les deux tiers de la population du Pays Basque. Le phénomène se reproduit dans la périphérie de San Sebastian et dans le bassin d'emplois de Bayonne, qui déborde sur le sud des Landes, jusqu'aux portes de Dax. Pour faire face à cette augmentation de population, un plan de déplacement urbain a été mis en place de la frontière à Hossegor et à Cambo les Bains.
protection de l'environnement : traitement des déchets, protection du littoral.

Il se dessine ainsi un pôle d'équilibre intermédiaire, au centre de l'Eurorégion Aquitaine-Navarre-Euskadi, qui va de Bordeaux à Bilbao. Et c'est pour intensifier la collaboration que les élus du Pays Basque Nord réclament la création d'un département séparé du Béarn, avec des pouvoirs de décision autonomes.
Car malgré tout, le développement économique repose sur un tissu fragile. Principalement constitué de PME, le secteur secondaire est y faible (17.9% de l'activité économique) et le secteur tertiaire surdéveloppé (80% de l'activité). Ainsi, sur les 10025 entreprises répertoriées au Pays Basque Nord, 3781 (37.7%) exercent dans le commerce, 1586 (15.8%) dans l'hôtellerie et la restauration et 1445 (14.4%) dans l'immobilier. De plus, les établissements les plus importants dépendent fortement de centres de décision extérieurs : sur les 33 entreprises de plus de 50 salariés, seules 7 ont leur centre de décision au Pays Basque.
Cette situation favorise les entreprises du Guipuzcoa, comme Fagor, qui en profitent pour s'installer ou pour racheter des PME locales, afin de prendre pied sur le marché français. Car le Guipuzcoa, fortement marqué par une tradition manufacturière et une industrie très diversifiée, tire 42% de sa richesse de l'industrie, contre 50% des services.